The Beaver and The Point Blanket
Étapes générales :
Le point de départ de cette enquête sur la pertinence et le caractère approprié du castor et de la couverture de la Baie d’Hudson en tant que symboles du Canada est la veste, à l’image de cette célèbre couverture, que portaient les athlètes canadiens lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Sotchi, en 2014. La curiosité des élèves à l’égard de cette couverture, qui fait office de « costume national », et leurs souvenirs de castors géants lors des cérémonies de clôture des Jeux olympiques de Vancouver en 2010, les ont incités à se pencher sur la façon dont le castor et la couverture de la Baie d’Hudson sont devenus des symboles dans la psyché canadienne.
À l’aide de sources primaires, comme des peintures, des photographies, des caricatures et des publicités, les élèves étudient la façon dont le changement et la continuité, utilisés comme symboles, ont reflété le développement culturel, social et économique du Canada. En adoptant le point de vue des Cris, les élèves ont exploré la dimension éthique du commerce de la fourrure grâce à l’étude de documents officiels, d’histoires orales et des opinions exprimées par des historiens spécialistes de la culture et de l’ethnologie. Au moyen des possibilités de collaboration qu’offre Google Forms, chaque élève a présenté une perspective différente sur la valeur de ces symboles en tant qu’expressions de l’identité canadienne. Les élèves ont formulé leur propre compréhension de la pertinence historique de ces symboles en réponse aux œuvres d’artistes autochtones contemporains pour qui le castor est un symbole de cause et la couverture, un symbole des conséquences du colonialisme.
Cette année marque le 40e anniversaire de la Loi instituant un symbole national, désignant officiellement le castor comme un symbole national du Canada. Aucun animal n’a eu une plus grande incidence sur l’histoire du Canada que le castor, ni n’est demeuré aussi présent dans les représentations visuelles du Canada. Pourtant, un sénateur canadien a avancé que le castor était un symbole du passé colonialiste du Canada et, dans son projet Totem Impact, le poète ojibway, Duke Redbird, prétend que le castor ne mérite pas le titre de symbole national et qu’il est temps d’en choisir un autre. Le statut iconique de la couverture de la Baie d’Hudson est également remis en question. Comme le castor, il a représenté l’identité canadienne pendant plus de 200 ans. On a parlé de « tissu national », « de vêtement patrimonial » [Nadeau] et du « cœur et de l’âme de la nation » [Tichenor]. Pourtant, elle évoque également les « couvertures de la variole » et lorsque le premier ministre Harper a proclamé lors du Sommet du G20 en 2009 que le « Canada n’a aucun antécédent de colonialisme », les Autochtones canadiens ont choisi la couverture de la Baie d’Hudson comme toile sur laquelle ils ont brodé leurs récriminations. Dans une installation vidéo appelée Trade Me, l’artiste annishabek Keesic Douglas remet également en question l’association entre la célèbre couverture et l’identité canadienne. Il a demandé à la HBC de reprendre la couverture de sa famille et de lui redonner les peaux de castor de son arrière-arrière grand-père. Par ce geste, les élèves ont compris que la couverture et les peaux de castor représentaient des symboles du gouffre qui existe aujourd’hui entre les Canadiens autochtones et non autochtones. Keesic Douglas a expliqué qu’en retournant sa couverture, il explorait le lien entre sa propre identité autochtone et l’histoire de la relation, représentée par la couverture et les fourrures de son arrière-arrière grand-père.
Les élèves remontent au début de cette histoire, à l’été 1780, alors que les colons remettent aux Autochtones une couverture de la Baie d’Hudson en échange contre une seule peau de castor. Pour insuffler une conscience historique à l’interaction culturelle, que ces symboles représentent, les élèves ont adopté le point de vue de commerçants cris et se sont inspirés des principes modernes de commerce équitable pour tester les perceptions selon lesquelles la couverture est un symbole de l’exploitation coloniale. Ce faisant, ils ont découvert des informations cachées qui ont fait des peaux de castor et des couvertures de puissants symboles des mondes dont ils provenaient. Ces objets sont devenus des « ambassadeurs », portant des messages sur les gens qui les ont créés, leur technologie, leur organisation sociale, leurs croyances et leurs valeurs.
Au Canada, comme on peut le voir dans les peintures et les photographies, la couverture a acquis une « vie sociale » nouvelle et spécifiquement canadienne. À partir de ces réflexions, les élèves ont puisé dans une bibliographie exhaustive sélectionnée et adaptée en fonction de leur niveau de lecture. En s’inspirant également d’une galerie d’images produite par l’enseignant, ils ont tracé l’évolution du castor et de la couverture de la Baie d’Hudson en tant que symboles canadiens. Au moyen de Google Forms, les réponses de chaque élève ont été reportées sur un graphique de classe permettant de formuler une réponse équilibrée au projet Totem Impact de Duke Redbird, concernant la désignation du castor en tant que symbole officiel du Canada, ou à l’œuvre de l’artiste Keesic Douglas sur le retour de sa couverture.