Simple promenade
« Malgré les répercussions de la confédération et de la bataille de la crête de Vimy, à mon avis, la Guerre de 1812 supplante ces deux évènements. En effet, dès 1806, les guerres napoléoniennes avaient forcé la Grande-Bretagne à exercer certaines mesures, telles le contrôle du commerce maritime ou l’inspection de navires à la recherche de déserteurs et de marchandise illégale. Le problème avec ces précautions était que les Américains furent personnellement touchés économiquement par le blocus naval, mais aussi hérissés par ce qu’ils considéraient comme une insulte. C’est donc pourquoi en juin 1812 les États-Unis déclarèrent la guerre à la Grande-Bretagne, et décidèrent d’attaquer le Canada, sa colonie. Le gouvernement américain prévoyait une victoire aisée et même Thomas Jefferson énonça que la conquête du territoire voisin serait semblable à une ‘simple promenade’. C’était d’ailleurs la pensée générale de tous, puisque le Canada comptait parmi ses défenseurs une poignée de peuples dont la loyauté était incertaine. Pourtant, à l’heure de la guerre, ces différentes populations se levèrent et se serrèrent les coudes contre l’ennemi commun, autant les Britanniques (les Fencibles), les Canadiens (les Voltigeurs) que les Autochtones. La guerre dura environ deux ans et demi, et la fin fut marquée par le Traité de Gand à la suite de nombreuses batailles à la frontière de la rivière Détroit, de la péninsule de Niagara et de Montréal. L’enjeu de cette guerre était immense et la catastrophe fut évitée puisque les États-Unis n’ont jamais annexé les territoires de l’Ouest à leur pays. »