Je suis alsoomse
Je dépose mon journal lorsque ma mère, Nuna, vient s'asseoir près de moi. Ma mère n'a jamais supporté l'idée des pensionnats, mais nous, on n'avait pas le choix.
- Je t'ai préparé une soupe chaude puis du pain bannique pour dîner quand t'es prêtes.
Elle me regarde d'un air triste.
- Tout le monde a hâte à te revoir Alsoomse, même si tu te sens différente, dans mon coeur, tu es toujours ma petite fille.
Ma mère se lève puis me fait un bisou sur le front, avant de partir en direction de la maison. Je ne me souviens pas comment j'ai passé ma dernière journée ici. Je ne croyais pas que c'était ma dernière journée. J'étais trop jeune pour comprendre ce qui se passait. J'avais seulement sept ans quand ils m'ont enlevé de ma famille, de ma culture, de ma vie. Ils sont venus sans avertissement.