Charles Wilson Farran Gorrel

Le diagnostic ne laisse aucun doute sur la présence de graves désordres mentaux.


Charles Wilson Farran Gorrel, médecin et officier, né le 27 octobre 1871 à Farran’s Point, Ontario, fils de George Taylor Gorrell et de Catherine Fulton ; décédé célibataire le 24 janvier 1917 à Londres.

Charles Wilson Farran Gorrell fit ses études en Ontario à la Brockville Grammar School et au Brockville Collegiate Institute. En 1894, il obtint son doctorat en médecine de la McGill University à Montréal. Pendant ses études, il avait été adjoint du secrétaire particulier de Christopher Finlay Fraser, commissaire des Travaux publics de l’Ontario. Après avoir reçu son diplôme, il fit un an d’internat au Montreal General Hospital et fut un an surintendant médical au Garrett Hospital for Children à Baltimore, dans le Maryland. Ensuite, il s’installa à Ottawa, où il fut attaché au St Luke’s Hospital [V. Annie Amelia Chesley].

Gorrell s’était enrôlé dans le 41st (Brockville) Battalion of Rifles dans le courant de ses études. En 1890, il devint lieutenant dans le 42nd (Brockville) Battalion of Infantry. De juillet 1901 à mai 1904, il fut capitaine, puis major commandant la No. 2 (Ottawa) Bearer Company du Corps de santé de l’armée canadienne. En novembre 1906, il fut promu lieutenant-colonel. L’année suivante, il devint l’officier de santé principal du district militaire no 4, où il servit jusqu’en février 1911.

Gorrell s’enrôla le 26 septembre 1914 afin de participer à la Première Guerre mondiale et devint major dans les troupes régulières du Corps de santé de l’armée canadienne. Parti pour le Royaume-Uni en tant que membre de l’Hôpital général no. 2, il fut placé le 27 janvier 1915 à la tête du Duchess of Connaught’s Canadian Red Cross Hospital à Taplow, à l’ouest de Londres. C’était un très grand hôpital de 1 040 lits. À compter d’avril 1915, les blessés canadiens y affluèrent à cause des batailles qui faisaient rage en Belgique et en France. Promu lieutenant-colonel le 2 février 1915, Gorrell fut nommé colonel à titre temporaire le 8 août 1916 (sa nomination était rétroactive au 3 août).

Cet hôpital donnait sans aucun doute de très bons soins, mais un scandale y éclata. Apparemment en 1916, un sous-officier fut trouvé coupable d’avoir favorisé certains fournisseurs en échange de pots-de-vin. Gorrell n’était aucunement en cause, mais, en tant qu’officier commandant, il estimait mériter une part du blâme. Le 23 décembre 1916, il se trouvait au Queen Alexandra Military Hospital de Londres pour une « paralysie fonctionnelle ». S’il avait été une femme, on aurait pu, dans la terminologie sexiste du temps, le classer comme hystérique. Pour un officier supérieur de santé tel Gorrell, on employa plutôt le terme « paralysie fonctionnelle », qui signifiait qu’une partie ou que certaines parties de son corps ne pouvaient fonctionner normalement, malgré l’absence de motif physique apparent. Le diagnostic ne laisse aucun doute sur la présence de graves désordres mentaux. Pourtant, on le laissa sortir au bout de quatre jours en le déclarant complètement rétabli.

On ignore si Charles Wilson Farran Gorrell retourna au Duchess of Connaught’s Hospital. Le 25 janvier 1917, on le trouva mort dans une maison du district de Maida Vale, à Londres. Au cours de l’enquête du coroner qui suivit, un pharmacien déclara lui avoir vendu de l’acide prussique ou cyanhydrique peu de temps auparavant. Selon le rapport du coroner, Gorrell s’était suicidé dans un accès de folie et son décès était attribuable à un empoisonnement à l’acide prussique.

—Texte par Charles G. Roland, “« GORRELL, CHARLES WILSON FARRAN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 16 août 2015. Pour cette bibliographie et d'autres, visiter le Dictionnaire biographique du Canada.