6 juin 1944 : les Canadiens débarquent

Gilbert A. Milne / Canada. Ministère de la défense nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-116339
Pour souligner le 70e anniversaire du Jour J, nous vous proposons la consultation d'un dossier d’archives audio et vidéo accessible sur le site Web d’ICI Radio-Canada.ca.
La France sous l'Occupation.
Les Archives de Radio-Canada.
Société Radio-Canada.
De simples soldats sur les plages normandes.
Les Archives de Radio-Canada.
Société Radio-Canada.
Opération Overlord : mission accomplie.
Les Archives de Radio-Canada.
Société Radio-Canada.
Marcel Ouimet raconte le débarquement.
Les Archives de Radio-Canada.
Société Radio-Canada.
Les troupes canadiennes à l'assaut de l'ennemi.
Les Archives de Radio-Canada.
Société Radio-Canada.
Hommage aux combattants à Bernières-sur-Mer.
Les Archives de Radio-Canada.
Société Radio-Canada.
Bernières et Saint-Aubin se rappellent.
Les Archives de Radio-Canada.
Société Radio-Canada.
Le jour J fête ses cinquante ans.
Les Archives de Radio-Canada.
Société Radio-Canada.
Le centre Juno Beach.
Les Archives de Radio-Canada.
Société Radio-Canada.
Message d'amitié d'un ministre canadien à la France.
Les Archives de Radio-Canada.
Société Radio-Canada.
Marcel Ouimet suit les troupes en Normandie.
Les Archives de Radio-Canada.
Société Radio-Canada.
Marcel Ouimet retourne sur les lieux du débarquement.
Les Archives de Radio-Canada.
Société Radio-Canada.
L'arrivée des troupes à Bernières-sur-Mer.
Les Archives de Radio-Canada.
Société Radio-Canada.
La marraine du régiment de la Chaudière.
Les Archives de Radio-Canada.
Radio-Canada.
Planifier le jour J.
Les Archives de Radio-Canada.
Société Radio-Canada.
Les collectionneurs débarquent en Normandie.
Les Archives de Radio-Canada.
Société Radio-Canada.
Le cimetière de Beny-sur-mer.
Les Archives de Radio-Canada.
Société Radio-Canada.
Un journaliste se remémore le débarquement.
Les Archives de Radio-Canada.
Société Radio-Canada.
Témoignages de vétérans de la bataille normande.
Les Archives de Radio-Canada.
Société Radio-Canada.
Centième anniversaire de Parcs Canada : Entrevue avec le directeur général Alan Latourelle

Alan Latourelle, Directeur général Parcs Canada (Crédit Parcs Canada)
En 2011, on soulignera partout à travers le pays le centième anniversaire de Parcs Canada. Pour l’occasion, Histoire Canada s’est entretenue avec le directeur général de l’agence monsieur Alan Latourelle. Dans une entrevue disponible sous la forme d’une baladodiffusion, il nous raconte les moments forts qui ont marqué l’histoire des cent dernières années de l’agence, nous parle de lieux méconnus des Canadiens et nous présente les principaux défis pour l’avenir.
Cliquez sur l’icône pour écouter l’intégralité de l’entrevue accordée par monsieur Alan Latourelle à Histoire Canada (durée 9 minutes, 42 secondes).
Visitez le site Web de Parcs Canada pour en savoir plus à propos des célébrations entourant le centième anniversaire.
Écrire sa guerre : Témoignages de soldats canadiens-français

Michel Litalien. Écrire sa guerre : Témoignages de soldats canadiens-français. Montréal, Éditions Athéna, 2011. 307 pages.
Environ 35 000 Canadiens français ont combattu ou ont servi lors de la Première Guerre mondiale. Malheureusement, la plupart d'entre eux se sont faits discrets et n'ont pas laissé de témoignages publiés. Que sait-on de ces combattants? Comment ont-ils vécu leur guerre? Comment l'ont-ils racontée à leurs proches? Cet ouvrage tente de combler ce silence en laissant la parole à ces combattants, aujourd'hui tous disparus, par le biais de lettres, de carnets ou de journaux personnels. L'ouvrage réunit les témoignages, la plupart inédits de plus d'une cinquantaine de combattants.
Acheter chez Renaud Bray
Escapade : Il était une fois le Vieux-Montréal

Détails de la façade de la Chapelle Notre-Dame-de-Bonsecours, Vieux-Montréal.
Cliquez ici pour une large sélection de livres portant sur le Vieux-Montréal.
Explorer les rues du Vieux-Montréal nous permet de parcourir quatre siècles d’architecture. L’éclectisme architectural est une des particularités de la vieille ville. Pas étonnant que plusieurs réalisateurs de cinéma choisissent Montréal comme toile de fond pour représenter le Paris ou le New York du XIXe siècle au grand écran. Les amoureux de vieilles pierres seront séduits par une visite du Vieux-Montréal, un quartier qui fut joliment restauré dans les dernières décennies, un quartier branché que les Montréalais se réapproprient de plus en plus pour y vivre.
Vous avez une journée pour visiter le Vieux-Montréal? Ci-dessous, vous trouverez quelques idées de lieux à voir ou à visiter. Pour chaque lieu mentionné, vous trouverez une photo au bas de la page dans la galerie de photographies. Bonne visite!
Si vous aviez des difficultés à voir les légendes des photographies vous pouvez télécharger le document (document Word).
Histoire du débarquement en Normandie: Des origines à la libération de Paris, 1941-1944

Olivier Wieviorka. Histoire du débarquement en Normandie : des origines à la libération de Paris, 1941-1944. Paris, Éditions du Seuil, 2014. 416 pages.
Du débarquement en 1944 des troupes alliées en France, on semble tout connaître. Mais, si nombre d'analyses ont été consacrées au Jour J, aucune n'avait encore envisagé le problème dans sa globalité, des origines à la libération de Paris, en intégrant l'ensemble des points de vue, en envisageant la pluralité des aspects - économiques, militaires, diplomatiques, mais également politiques et sociaux.
S'appuyant sur des sources inédites, pour l'essentiel américaines et anglaises, Olivier Wieviorka retrace cette longue épopée, des tout premiers projets à l'assaut final. Une histoire moins mythique que la légende complaisamment forgée par les dirigeants alliés : dissensions au sein du Haut Commandement, pénurie des bateaux, erreurs tactiques, effondrement psychique des combattants..., autant de réalités parfois tues qui pourtant pesèrent sur la préparation et le bon déroulement du D-Day. Loin d'adopter un regard strictement français, Olivier Wieviorka replace le débarquement dans le contexte d'une guerre mondiale. Au risque d'affronter des constats désenchantés : l'enthousiasme des Alliés à libérer la France fut pour le moins modéré, et, par-delà l'indéniable geste héroïque, émergeait un nouvel ordre mondial que les États-Unis et l'Union soviétique s'apprêtaient à régir.
Acheter chez Renaud Bray
Histoires orales de la Première Guerre mondiale

Des Canadiens achetant des oranges et de la gomme à mâcher de deux petits enfants. / Canada. Ministère de la défense nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-001805
Bibliothèque et Archives Canada, en collaboration avec Anciens combattants Canada et la Canadian Broadcasting Corporation (CBC), ont créé l’exposition virtuelle Histoires orales de la Première Guerre mondiale : Les anciens combattants de 1914 à 1918.
L’Exposition a été montée à partir des entrevues réalisées dans le cadre de l’émission intitulé In Flanders Fields produite par la CBC du 11 novembre 1964 au 7 mars 1965.
Le site Web de l’exposition propose sept sections thématiques :
-
Deuxième bataille d'Ypres
-
Crête de Vimy
-
Guerre de l’air
-
La bataille de la Somme
-
Guerre des tranchées
-
La bataille de Passchendaele
-
Points de vue sur la guerre
Ces récits de première main, qu'on peut écouter ou lire en transcriptions, donnent un point de vue bien personnel de l'expérience de la guerre vécue par une génération des plus intéressantes que le Canada ait produite. Chaque section thématique comporte également un choix de photographies.
Jour J — Des héros se racontent

Bernières-sur-Mer, France.Gilbert Alexander Milne. Canada. Ministère de la défense nationale. Bibliothèque et Archives Canada, PA-137013
Anciens Combattants Canada a réalisé une vidéo pour rendre hommage aux anciens combattants ayant vécu les événements entourant le Jour J. Plusieurs hommes ont témoigné devant la caméra et ont livré un récit personnel de ce moment marquant de la Seconde Guerre mondiale.
Voir Des héros se racontent - Vidéo du Jour J
L’Empress of Ireland, le naufrage oublié

Crédits: Archives nationales du Québec à Québec
Le 29 mai 1914, plus de 1000 personnes perdaient la vie lors du naufrage de l’Empress of Ireland. Pour souligner l’événement, Radio-Canada diffuse un nouveau documentaire portant sur cette importante tragédie maritime.
Résumé :
Ce film raconte la pire tragédie maritime survenue dans les eaux intérieures canadiennes. Un naufrage qui a fait 1012 morts le 29 mai 1914.
Mais nous allons au-delà de cette histoire. Nous retournons sur l’épave de l’Empress, à plus de 49 mètres de profondeur, pour découvrir de nouveaux secrets, des éléments qui n’ont jamais été révélés.
Le film nous fait vivre cette expédition de plongée, au large de Rimouski. Il décrit l’état actuel de l’une des épaves les plus importantes au pays. Une épave qu’il faut protéger des pilleurs – très nombreux ces dernières années – et de la nature.
Voir le documentaire L’Empress of Ireland, le naufrage oublié
La Grande Guerre vue par les Jeunes citoyens

En 2014, le programme Jeunes citoyens réunissait 150 élèves canadiens ayant pour mission de créer un reportage journaliste portant sur un sujet d’histoire canadienne. Parmi ces jeunes, quatre jeunes francophones ont souhaité explorer des thèmes en lien avec la Première Guerre mondiale. Histoire Canada vous invite donc à voir ou à revoir le travail de Daphnée, Maude, Myriam et Zoé.
Cliquez ici pour voir ou revoir toutes les vidéos réalisées par nos jeunes citoyens.
La Première Guerre mondiale au Musée canadien de la guerre

Pour bien comprendre les tenants et les aboutissants de la Première Guerre mondiale, une visite au Musée canadien de la guerre à Ottawa s’impose. Vous pourrez dans un premier temps parcourir les impressionnantes expositions permanentes préparées par l'équipe du musée. En ce moment et jusqu’au 21 septembre 2014, vous pourrez enrichir votre expérience en visitant les expositions Transformations – A. Y. Jackson et Otto Dix : l’Art marqué par la guerre et Témoin – Art canadien de la Première Guerre mondiale sont également accessibles au public.
Plusieurs événements seront également organisés par l’institution muséale au cours des prochains mois afin de commémorer le tragique conflit qui divisa le monde au début du siècle dernier. Parmi les principaux, notons l’ouverture des expositions :
Des Canadiens ordinaires à des époques extraordinaires
De juillet 2014 à février 2017
Gaz, boue et mémoire (titre provisoire)
De novembre 2014 à mars 2015
Le front intérieur, 1917
Nouvelle exposition permanente qui ouvrira en février 2015
La guerre et les médias (titre provisoire)
De mai 2015 à janvier 2016
Le Corps dentaire royal canadien (titre provisoire)
De mai à novembre 2015
La guerre aérienne (titre provisoire)
De mars à septembre 2016
Terre-Neuve et la Somme (titre provisoire)
De janvier 2016 à janvier 2017
Les femmes et la guerre (titre provisoire)
De novembre 2016 à février 2017
Conférence : Congrès annuel de la Society for Military History Vimy 1917 (titre provisoire)
D’avril 2017 à janvier 2018
Restauration publique des Canadiens face à Lens d’Augustus John
À compter de 2017
100 jours de bataille (titre provisoire)
D’avril à novembre 2018
La vie et l’époque de Sam Steele (titre provisoire)
D’octobre 2019 à mai 2020
Pour tout savoir au sujet de ces événements vous pouvez visiter le site Web du Musée canadien de la guerre. Pour ceux qui souhaiteraient préparer leur visite et mieux comprendre toutes les subtilités liées au conflit, le musée a créé en ligne le site Web éducatif Le Canada et la Première Guerre mondiale qui retrace les grandes lignes du conflit en plus de proposer une banque d’images et des ressources pour les enseignants.
Visiter Le Canada et la Première Guerre mondiale
L'avion Hawker Typhoon exposé à Ottawa

Crédit: Lieut. Ken Bell / Canada. Dept. de la défence nationale/ Bibliothèque et Archives Canada / PA-115088
Lorsque les forces alliées débarquèrent en Normandie le 6 juin 1944, ils disposaient d’une supériorité aérienne sur les Allemands. Le fait de pouvoir opérer plus librement dans le ciel de la Normandie a sans doute avantagé les Alliés dans leur victoire.
L'un des avions les plus importants à ce moment était le Hawker Typhoon. Conçu originalement pour être un avion de chasse, l'appareil devint le principal avion d'attaque au sol de la RAF et de l'ARC lors de l’invasion. Il eut des effets dévastateurs auprès des troupes allemandes en mouvement, des chars et des lignes de ravitaillement.
Dès juin 2014, le dernier HawkerTyphoon encore existant dans le monde sera exposé au Canada pour un long séjour à Ottawa au Musée de l'aviation et de l'espace du Canada.
« C'est vraiment excitant pour nous, car il s’agit du seul modèle encore existant, raconte Stephen Quick, directeur général du Musée de l'aviation et de l'espace du Canada ».
Le Typhoon sera dévoilé le 6 juin dans le cadre des événements entourant le 70e anniversaire de commémoration du Jour J.
« Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’Aviation royale canadienne a fait voler trois escadrons équipés avec cet avion, précise monsieur Quick. Les Canadiens ont utilisé l’appareil à bon escient au moins à deux reprises lors de la bataille de Caen. »
L'avion qui sera présenté à Ottawa fut retrouvé aux États-Unis après la guerre. Il fut d'abord exposé au Smithsonian Museum et au RAF Museum à partir de 1974.
« C'est vraiment exceptionnel qu'un avion comme celui-là quitte le musée qui le préserve, explique monsieur Quick. Étant donné que les Canadiens ont beaucoup donné au cours de cette guerre, il était normal de rêver qu’il puisse venir ici pour cette commémoration ».
Musée de Saint-Boniface: Ambroise-Dydime Lépine
Dans les années 1950, alors que la crue des eaux menaçait les monuments du cimetière de Saint-Boniface, plusieurs d’entre eux furent déplacés dans une section plus sécuritaire. La pierre tombale d’Ambroise-Dydime Lépine faisait partie du nombre. Meagan, guide-interprète au musée de Saint-Boniface, nous raconte la petite histoire du monument de ce chef métis, homme politique et cultivateur.
Pour en savoir plus sur le Musée de Saint-Boniface :
Téléphone : (204) 237-4500
Courriel : info@msbm.mb.ca
Adresse:
494, avenue Taché,
Saint-Boniface
District Riel de la ville de Winnipeg
Musée de Saint-Boniface: cagoule ou coiffe militaire?
Coiffe militaire ou cagoule? Meagan, guide-interprète au musée de Saint-Boniface, perce le mystère et nous raconte la petite histoire d’un artéfact non singulier exposé au musée soit la cagoule ayant servi à la pendaison de Louis Riel.
Pour en savoir plus sur le Musée de Saint-Boniface :
Téléphone : (204) 237-4500
Courriel : info@msbm.mb.ca
Adresse:
494, avenue Taché,
Saint-Boniface
District Riel de la ville de Winnipeg
Musée de Saint-Boniface: La venue des Soeurs Grises dans l'Ouest
Rencontre avec Meagan, guide-interprète au musée de Saint-Boniface, à l’intérieur de la cuisine des Sœurs Grises dans le musée. Elle nous raconte une histoire anecdotique liée à la venue de Sœur Lagrave dans la colonie de la rivière Rouge. Le surplus de poids de Sœur Lagrave causa bien des maux de têtes à ses accompagnateurs qui exprimèrent leur mécontentement avec des mots parfois peu catholiques.
Pour en savoir plus sur le Musée de Saint-Boniface :
Téléphone : (204) 237-4500
Courriel : info@msbm.mb.ca
Adresse:
494, avenue Taché,
Saint-Boniface
District Riel de la ville de Winnipeg
Le Projet mémoire : Aimé Michaud

Aimé Michaud (c) Le Projet mémoire
Écoutez Aimé Michaud raconter son expérience dans la guerre de Corée. Vous pourrez entendre d’autres histoires en visitant le Projet mémoire.
Transcription audio
L’autre chose qui m’a frappé, c’est le train au départ. Je ne voulais pas voir personne, parce que quand j’étais jeune, je regardais les journaux à l’effet que des femmes couraient sur le bord des trains, les enfants dans les bras, tout ça, pis, le militaire, le corps presque sorti en dehors du train pour les embrasser encore. Ça m’a frappé. C’est pour ça que je ne voulais pas avoir personne. Quand ç’a été le temps d’embarquer, je me suis assis, j’ai mis mon béret à côté de moi, pis j’ai regardé à l’extérieur, ça a été la même chose. Les femmes encore avec des enfants qui couraient après le train pour le suivre. Ça m’a touché ça. Fais que là je me suis reculé dans mon banc après qu’on est tombé dans la noirceur. On est parti le soir. J’ai dit : « Asteure Aimé Michaud t’es soldat ! Oublie un peu en arrière. » Là, ça m’a bloqué; j’ai tout laissé mes amis, mes parents, pis : « Asteure j’ai un ouvrage à faire, je suis Vingt-Deux. » (soldat au Royal 22e Régiment)
À 9 h 30 le soir, un obus a explosé, le sergent (Charles-Édouard) Sénéchal, il y a eu trois blessés. Le sergent Sénéchal a entendu un bruit un peu différent. Moi et le caporal Vignola, Marcel Vignola, on l’a ramassé et mis dans un stretcher (brancard). On a attendu d’autres compagnons, ces choses-là. C’était noir, il faisait noir. Et le lendemain matin, on est venu le chercher avec un Jeep, une petite Jeep qu’on appelle de la Croix-Rouge. Il est décédé le matin même (avril 1952). Ce qui est arrivé, le colonel (alors capitaine Charles) Forbes connaissait la famille. C’était son sergent. Il a fallu qu’il aille expliquer à sa femme. Ben lui il était parti en arrière, une trentaine de miles en arrière. Elle lui a demandé de voir des témoins, comment son mari était décédé. Le colonel Forbes a dit qu’il n’en connaît pas. J’étais un des (…), c’était des nouveaux ça.
Ça fait que des années après, sa femme est décédée. Elle appelait toujours le colonel Forbes toutes les années. Elle est décédée du cancer, la femme du sergent Sénéchal. Mais elle avait une petite fille de quatre ou cinq ans quand elle est partie. La jeune fille a grandi. Elle était mariée. Et un jour elle a vu le colonel Forbes qui était l’invité d’honneur à un endroit. Elle s’est rendue là. Elle a demandé au colonel Forbes : « Avez-vous rencontré quelqu’un ? » Mais premièrement elle lui a dit : « Me reconnaissez-vous ? » Il dit : « Mais non. » Elle était jeune. Il dit : « Votre nom ? » « Je suis la fille du sergent Sénéchal. » Et là il dit : « Non, je n’ai pas vu personne. »
La personne c’était moi. J’ai été quatre ans avec le colonel Forbes pis on n’a jamais discuté de ça. Et un jour, j’ai donné une petite conférence à un endroit et lui, il était présent. Il dit : « Timé Michaud, j’ai affaire à toi ! » Il m’a conté l’histoire, et lui ait donné mon numéro de téléphone. Il dit : « Je n’y donnerais pas le tien. » Je l’ai appelé, j’ai pris un rendez-vous. Mais, entre-temps, moi je n’étais pas au courant de ça du tout. Ça avait arrivé longtemps avant. En (19)98, j’avais été invité pour aller au champ en Corée. J’ai été au cimetière (des Nations-Unies à Pusan, Corée du Sud) pis ça m’a tellement frappé pour le sergent Sénéchal que j’ai déposé une couronne, un bouquet de fleurs sur sa tombe. Parce que ça m’a frappé cette chose-là. Il partait le lendemain pis il est décédé.
Ça fait que j’avais pris des photos, sans savoir l’histoire du colonel, ni de sa fille, ni de sa femme. J’avais ça chez moi. Quand je l’ai contacté, je ne lui ai pas dit que j’étais pour lui amener des photos. Je me suis habillé avec mes médailles, mon costume, mon béret. Pis j’ai pris un rendez-vous, j’ai été la rencontrer chez elle avec son mari. On a pris d’autres photos ensemble. Je lui ai conté qu’est-ce que c’était : « Ton père n’a pas souffert. Il n’a pas eu le temps. C’est ça qui était l’affaire. » Puis je lui ai remis les photos. On vient toujours les larmes aux yeux avec la famille aussi. Ces choses-là, ça nous touche beaucoup. C’est une chose qui me restera toujours gravé. Prieur c’était la même chose (le caporal Prieur, mort au champ d'honneur en Corée en 1952), j’avais fait une promesse que vice versa, s’il arrive quelque chose de ramasser mes affaires personnelles. J’ai ramassé ses affaires personnelles. Et retourner en Corée, ça m’a pris 46 ans en Corée, retourner. Puis j’ai été chanceux parce que ça a été le gouvernement canadien qui m’a retourné là. Et j’ai déposé un bouquet de fleurs là aussi.
Des fois ils disent, il y a eu 516 morts et X montant de blessé physiquement, mais moralement et mentalement, il y en a eu beaucoup. Ce n’est pas compté ça, parce que dans ce temps-là, le post-traumatisme, ils ne comptaient pas ça. Parce qu’on était dans une position, là-bas c’est toute des petites montagnes et on était entouré de barbelés pis des mines. Pis entre deux montagnes, on avait toujours des « gap » qu’on appelle, une place qu’on a déjà préparée des mortiers. Si on voit quelque chose bouger, de tirer ça. Mais les Chinois ne sont pas fous ou les Coréens du Nord, ils font la même chose.
Fais qu’on manquait de rations et ils ont demandé deux volontaires. Fais que moi j’étais lance-caporal dans ce temps-là et j’étais le premier sur le mortier numéro un. Ça veut dire que c’est moi qui prenait les mines, j’avais une responsabilité et on avait travaillé assez fort. Notre travail, la nuit et le jour, on ne dormait pas. Ça fait qu’ils ont demandé deux volontaires. Pis le caporal Richard lui il dit, il a lâché un cri : « Besoin de deux volontaires ! » J’ai été volontaire pour aller chercher des rations. Quand on est passé Yvon Richard, il a dit : « On va passer par ce chemin-là. » Pis quand on a passé où le « gap » était entre les deux montagnes, les Chinois ou les Coréens du Nord nous ont vus, ils ont lancé un obus. Pis là j’ai levé les pieds et lui avec. Lui il était à ma gauche, l’obus est tombé peut-être... Il était plus blessé que moi, du sang les oreilles et les yeux rouges. Ma chemise toute partie, les pantalons en tout cas. Le blast de ça (l’explosion).
Et là, on a couru jusqu'à l’endroit où on était supposé d’aller, la petite montagne. Ils nous ont donné une piqûre, il y a toujours un brancardier. Une piqûre de morphine, qu’ils l’appellent, pour le mal. D’un coup on a vu passer une petite Jeep rouge. On a dit : « Tiens, il vient nous chercher. » On a embarqué. J’ai dit : « On va resauter encore certain. » Parce qu’il fallait passer par le même chemin où qu’on avait passé, où on s’était fait blesser. Les Chinois nous ont laissé passer. La Croix-Rouge là, ils n’ont pas tiré. Je les remercie pour ça, mais à part de ça rien. Je ne les remercie pas. Et là le padre (aumônier régimentaire) était après nous autres. « Mon chum est plus magané (mal en point) que moi et plus blessé que moi, occupez-vous en. » Moi c’est juste le blast pis du sang un peu tout partout. Et là ils nous ont pansé ça et on a descendu. C’était des hindous, des hindous (personnel d’une unité médicale indienne), une petite tente avec des médecins là. Ils nous ont changé nos pansements. On a descendu à un hôpital, des tentes. Un hôpital c’est toutes des grandes tentes australiennes. Fais qu’en arrivant là, ils nous ont donné encore des piqûres. On ne pose pas de questions. Ils nous piquent, salut bonjour ! Et ils nous ont passé des radiographies.
Pis tout de suite après les radiographies on a passé sur des stretchers, des morceaux de bois. Ils nous embarquent vite, tout ça. Ils m’ont enlevé le shrapnel que j’avais ici en dessous de la bouche pis dans les jambes, pis dans les bras pis ces choses-là. Ils ont cousu ça pis ils m’ont retourné. Ils m’ont embarqué sur un stretcher, un rack en bois. Pis une garde-malade m’a dit : « You hungry ? » Elle m’a fait signe. J’ai dit oui. Ça faisait une couple de jours. Fais qu’elle m’a donné à manger. Quand j’ai eu fini, il y en a une autre garde-malade qui est arrivée. Elle m’a dit « You want to sleep ? » Non, non, on est tellement nerveux. Le stress pis toutes ces choses-là. Elle m’a donné une piqûre. J’ai dormi.
(Fin de l'enregistrement)
October 30, 2011
Transcriptionist: Alexandre Racine
Le Projet mémoire : Arthur Lortie

Arthur Lortie (c) Le Projet Mémoire
Écoutez Arthur Lortie raconter son expérience dans la guerre de Corée. Vous pourrez entendre d’autres histoires en visitant le Projet mémoire.
Transcription audio
Mon père avait été militaire avec les Voltigeurs de Québec (un régiment d’infanterie faisant partie de la Réserve de l’Armée canadienne) pendant une douzaine d’années. Donc au départ on était conscient, on avait vu mon père en uniforme à la maison. On était allé le voir dans quelques parades, ainsi de suite. Donc on connaissait. Durant la guerre (de 1939-1945) j’avais 12-13 ans, Québec c’était une ville militaire à ce moment-là. On avait l’armée, la marine, l’aviation. Du monde qui arrivait à la Gare du Palais (gare ferroviaire de Québec), des blessés et tout. On allait voir ça dans notre jeunesse. On savait pas mal qu'est-ce qui se passait. Je pense que c’est ça qui nous a motivés un peu. Aussi le goût de l’aventure. Tous les jeunes, je pense, ont un goût d’aventure.
Le matin au levé, on se prépare pour faire notre propre déjeuner ou manger nos rations souvent ou aller déjeuner en bas de la montagne (en Corée) parce que les véhicules montaient jusqu'à un certain point seulement. Ils ne pouvaient pas monter sur la montagne. Aussi pour ne pas se faire bombarder parce que les Chinois. On se voyait, les Chinois des fois, ils nous voyaient aussi. On descendait la montagne et on allait prendre notre repas par groupe. Un groupe à la fois, on faisait la relève pour nos repas. Si on était sur des rations. Si on était des longues périodes sur des rations. On avait chacun notre boîte par jour de ration. Il fallait qu’on transporte nos rations. Donc, on avait des volontaires à tous les jours. Des volontaires qu’on nomme. Ils étaient volontaires pour aller chercher les rations, ça, c’était en bas. Il y avait une caisse de bières aussi. On avait droit à une bière par jour. Alors la caisse de bière il fallait que quelqu’un aille la chercher et la monte. Des fois ce n’était pas facile. Mais celui qui la montait, on avait fait un contrat. Il avait droit à une autre bière.
La vie dans la tranchée c’est dur. Tu es toujours mal propre. Y’a pas de douche, y’a pas de bain. On allait prendre des douches je dirais une fois par trois ou quatre semaines. On nous amenait en véhicule prendre des douches, à une vingtaine de kilomètres en arrière, dans un gros camion. Tu es assis dans la boîte en arrière, sur des routes de terre ou de sable. Alors quand on revenait on était… Ça rafraichissait durant la douche. C’était des douches communes. Des tentes et l’eau sort des deux côtés.
Notre travail est toujours stable. On a notre tranchée, notre partie de tranchée. On est responsable d’une section qui est d’environ 10 hommes. Alors le caporal est au centre de la section, il a son trou son dugout (abri souterrain). Les autres on a nos dugout à nous, trois par dugout à peu près. Donc, disons on a trois ou quatre dugouts dans une section. Alors le caporal contrôle ça. Les trois caporaux du peloton vont au sergent. Au dugout du sergent et lui leur donne des briefings (des rapports de situation), il leur dit ce qui se passe à chaque jour. L’information passe du commandant de peloton au sergent.
Le soir on sait qui va en patrouille, quels sont les shifts (services) de garde qu’on va faire. Parce qu’on ne dort pas une nuit. On était là 12 mois, dans 12 mois on n’a jamais dormi une nuit complète. Ça ne se peut pas, excepté que quand on revient de vacances, parce qu’au bout de six mois on nous envoie cinq jours au Japon. Ça, c’est le bonheur total. C’est sûr que ça nous fait du bien. Ça nous ressource. Mais la cinquième journée, lorsqu’on prend le véhicule le matin, on arrive, on traverse en avion qu’on arrive en Corée, on embarque dans le camion et là on remonte pour six mois. Quand on s’est en allé au Japon dans l’avion ça jasait, ça chantait. Quand on est remonté dans le camion, silence. Jusqu'à tant qu’on retourne sur la ligne de feu. Là le sergent nous attend : « Salut les gars vous êtes bien reposé! » « Vous êtes tous beaux et bien pimpants! Alors à soir sur la garde! »
Aussi on avait nous, on a toujours ce qu’on appelle un outpost (avant-poste). En avant de chaque peloton, il y a un outpost ou deux. On est trois gars, le commandant de section, un signaleur et puis un mitrailleur. Les trois on va là pour 24 heures. On s’en va dans le outpost, on fait le guet pour savoir qu'est-ce qui se passe même durant la journée souvent. Après ça on remonte et un autre groupe y va après. Des périodes, c’est nous qui avions les outposts pendant deux mois. Alors à tous les trois soirs à peu près tous les quatre soirs on allait en outpost. Tous les soirs, il y avait des patrouilles dans la vallée, tous les soirs. On avait des searchlight (projecteurs) sur les montagnes, gros searchlight qui balaient le terrain. Les patrouilles, quand ils voyaient le searchlight arriver, ils se camouflaient. Les Chinois étaient très bons là-dedans. On les voyait des fois travailler le jour (…) On ne voyait pas ce qu’ils faisaient, ainsi de suite. De temps en temps on en voyait passer dans la tranchée. On voyait qu’ils transportaient du matériel. Mais un de temps en temps qu’on voyait. Comme eux autres nous voyaient pareil. On ne pouvait pas sortir sur le dessus de notre tranchée dans la journée, on se faisait tirer. Ils tiraient. Ils ne pouvaient pas nous atteindre avec une balle, mais des fois ils envoyaient une petite bombe. Une petite vite juste pour nous rappeler… on est là.
Un raid entre autre que je me rappelle très bien. Entre nous et l’ennemi, il y avait une rivière, qu’ils appellent la rivière Han. Alors on a traversé la rivière Han. Moi j’étais mitrailleur à ce moment-là. J’étais dans l’eau jusque-là avec la Bren (fusil-mitrailleur léger britannique Bren) en dehors de l’eau, la mitrailleuse. On a traversé, on était à peu près 10 qui ont traversé. On avait un firm base (un groupe de réserve) qu’on appelait 20 hommes qui étaient restés de ce côté-ci de la rivière et qui guettait les autres pour ne pas qu’on se fasse attaquer, pour traverser. Parce que le temps qu’on traversait la rivière les Chinois qui étaient sur la montagne de l’autre côté. On était très très visible. Ça se faisait dans la nuit, il n’y avait pas de lune, rien. Mais quand même quand tu as 10 hommes dans l’eau.
Quand on a traversé ça, c’est bien passé. Le jour on avait vu le monde travailler. Le lendemain… euh… Dans la nuit lorsqu’on a traversé la rivière, on est allé en arrière de la montagne et là on fait un raid. Là, on a monté la montagne en criant et en tirant. Des grenades la mitrailleuse, les fusils. On a ouvert le feu comme si on était une trentaine de gars. On était à peu près 10. Alors c’était le plan qui avait été donné. On n’a pas eu de retour de feu. Ce qui nous a surpris énormément. Nous autres on se disait : « Ça va craquer à soir, ça sera pas drôle ». Mais non!
Quand on s’est en venue là on avait peur. On s’est dit : « Là on va se faire prendre ». Il y a surement un guet-apens. Ils n’ont pas tiré. Alors en s’en revenant quand on va venir pour traverser la rivière et à un moment donné on va être cerné. Ou il va y avoir des Chinois qui étaient dans la vallée. L’autre patrouille, ils vont nous attendre l’autre bord. Pas du tout! On a traversé la rivière et notre signaleur malheureusement a tombé dans l’eau avec sa radio. Il a voulu possiblement le levé pour ne pas le mettre à l’eau et puis il a basculé. On a entendu un splash! Tout le monde était, ça fait un drôle de bruit, tout le monde ensemble. C’était assez drôle, mais on a continué. Le groupe qui nous attendait l’autre côté a dit à peu près à la moitié. Le sergent, le sergent Tapin qui était là, à ce moment-là. Il nous a lâché un petit cri : « Ok, les gars tout est clair, venez-vous en ».
(Fin de l'enregistrement)
25 septembre 2011
Alexandre Racine
Le Projet mémoire : Jean Paquet

Jean Paquet (c) Le Projet mémoire
Écoutez Jean Paquet raconter son expérience dans la guerre de Corée. Vous pourrez entendre d’autres histoires en visitant le Projet mémoire.
Transcription audio
Le sergent me fait demander au bureau d’administration. Il me regarde et me dit : « Paquet! Es-tu au courant que tu t’en vas en Corée? » J’ai dit : « Non monsieur, je ne pense pas. Je ne sais pas s’il y a une erreur. Moi je ne pense pas que je m’en aille en Corée ». Il dit : « Non? » Je lui dis : « Non, je fais partie du premier bataillon et le premier bataillon ne vas pas en Corée (1er Bataillon, Royal 22e Régiment) ». Ils ont dit : « Non, mais nous autres, ce qu’on a fait, on t’a transféré dans la brigade (25e Brigade d’infanterie canadienne, la principale formation de combat du Canada pendant la Guerre de Corée) ». Tu as une semaine pour te préparer. Je te donne une passe pour une semaine avec ta famille. Lundi prochain, tu prends le train et tu t’en vas. » C’est de même qu’il m’a annoncé ça.
La Corée, la bataille, c’était tous des montagnes plus ou moins, des hauteurs. Il y avait un no man’s land (zone séparant les positions des belligérants) qui était une vallée. L’autre bord c’était des montagnes et c’était des Chinois qui étaient là. C’était l’ennemi qui était là. Moi j’étais dans une des montagnes. Je m’en rappellerais toujours, c’était tout par numéro. La 210, moi j’étais sur la 210. Il y avait la 227 et la 355. Elle, la 355, c’était la montagne la plus haute dans le secteur où les Canadiens étaient pour défendre le territoire. Celui qui avait la 355 contrôlait tout le secteur parce que c’était plus haut. De temps en temps, c’était les Américains et de temps en temps c’était les Chinois. Les Chinois faisaient un bombardement, ils prenaient la montagne. Nous autres on était impliqués dans ça. Finalement, c’est nous autres qui l’avions la plupart du temps.
Dans mon travail, on faisait beaucoup de patrouilles de reconnaissance le soir, la nuit. Toujours la nuit. En Corée, on a fait 500 quelques (patrouilles), moi je n’ai pas fait ça là. Mais le temps que j’ai été là, à chaque fois qu’un de nos groupes, de notre gang sortait, moi je sortais parce que j’étais le gars en communication avec soit le lieutenant ou le capitaine. Le capitaine ne sortait pas souvent parce que lui il était responsable. Il envoyait soit un lieutenant, ça c’est des grades-là, qui était en en charge ou un sergent ou un caporal qui était en charge de huit ou dix hommes dépendant de la sorte de patrouille qu’on faisait, soit reconnaissance, soit pour contact. Parce qu’on avait beaucoup d’informations par l’intelligence (les sections du renseignement attachées aux niveaux régimentaire, de brigade ou de division). Quand ils pensaient qu’il pouvait arriver une attaque ou n’importe quoi, alors on sortait souvent, pis ça c’était énervant ça. Vous savez, parce que là il fallait tous se barbouiller, même les carabines, tout. Mais moi je n’avais pas de carabine, j’avais juste un fusil comme un officier à cause de mon travail. Alors j’avais juste un fusil. Tout camouflé, même dans la nuit on avait de la misère à se reconnaitre l’un et l’autre.
Il fallait marcher, il fallait descendre en avant. Puis en avant on avait des champs de mines, mais on avait des passages qu’on savait. Il ne fallait pas aller là puis il ne fallait pas aller là. On descendait dans la vallée. Puis là, on pouvait observer pendant deux ou trois heures dans un endroit spécifique. S’il y avait du bruit, il fallait identifier le bruit. Ça dépend de la sorte de patrouille qu’on avait, le commandement, les ordres qu’on avait, soit de les laisser passer ou soient de leur répondre. Alors c’était touchy (délicat). Je revenais de là, il fallait revenir avant la clarté. Ça, c’était dur, j’avais trouvé ça dur. Puis j’en avais fait beaucoup. Puis la communication il ne fallait pas parler. Il fallait marcher par signaux. C’était un coup, deux coups, trois coups, juste ça. S’il fallait parler, on parlait tout bas. Mais si on avait quelque chose, un coup ça voulait dire ça, deux coups c’était ça. On était rendu à notre position. Mettons un coup, on était rendu en bas de la vallée, on avait dépassé les mines, deux coups, on était rendu à notre position et trois coups, on s’en revenait.
Quand on revenait, il fallait s’assurer d’avoir le mot de passe. À toutes les 24 heures où 48 heures il y avait un mot de passe qui se disait dans le régiment. Parce que si on sortait du champ de mines, on devenait et on pouvait être des ennemis, parce que les gars ne le savent pas, les RCR (soldats du Royal Canadian Regiment opérant dans le même secteur que ceux du Royal 22e Régiment en Corée), les voisins. Alors on avait un mot de passe. Mettons, une journée, on avait un mot de passe, on disait thé, il fallait répondre café. Ça, ça veut dire que c’est un gars de notre gang qui s’en vient. Pis on avait des fois des drôles de… (situations). Je vais vous conter quelque chose. Nos mots de passe, les gars riaient de ça. De temps en temps, quand on n’était pas sûr : « Hey! Tabernacle! C’est nous autres! » « Ah! C’est les gars du 22 (Royal 22e Régiment), c’est correct! »
Je suis plus proche d’eux autres que de mes frères, parce que mes frères je les aime bien, mais ça là, c’est bien important pour moi. La Légion (Légion Royale canadienne, une association de vétérans du Canada), les cérémonies, je dépose des couronnes. Je suis bien impliqué là-dedans parce que ça me rappelle… J’ai eu la chance aussi de retourner en Corée en l’an 2000. Puis ça, ça m’a bouclé la boucle. Là, j’ai compris pourquoi j’ai été là, en 1953. Parce qu’eux autres, ils ont la liberté et ils nous le disent en maudit. Eux autres ils le savent qu’on a été là pour leur liberté. Pis c’est pour ça que chaque fois que... même quand les gens sont partis pour aller à Kandahar (dans le contexte de l’intervention des Forces canadiennes en Afghanistan depuis 2001) j’étais là, avec mes médailles pis tout ça. Je disais aux jeunes : « Regarde-moi, il y a 50 ans, j’étais exactement à ta place ».
(Fin de l'enregistrement)
24 septembre 2011
Transcriptionist : Alexandre Racine
Le Temps d'une guerre

Pour souligner le 70e anniversaire du Débarquement de Normandie, nous vous proposons le visionnement du deuxième volet de la série documentaire Le Temps d’une guerre produite par l’Office national du film du Canada.
Le Temps d'une guerre — Deuxième épisode 1942-1944
Réalisation Jacques Vallée, Office national du film du Canada
1995, 51 minutes 20 secondes
Résumé partie 2 —1942-1944 : Des batailles décisives se préparent. Un navire rempli de munitions destinées aux Alliés quitte le port de Halifax. Il est attaqué en plein océan, tragédie racontée avec émotion par l'un de ses survivants. Les Allemands sont défaits à Stalingrad. L'Italie capitule. Arrive le Débarquement de Normandie : enfin, «regarder l'ennemi dans les yeux». Cet épisode s'inscrit dans une série de trois films tournés en hommage aux hommes et aux femmes d'ici, enrôlés dès le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale dans la lutte contre le fascisme. Entre leurs témoignages, consacrés aux faits, à la réalité du conflit vécu de l'intérieur, se glissent de saisissantes images d'archives dont le commentaire se fait l'écho d'une suite de récits bouleversants.
Le Temps d'une guerre - Deuxième épisode 1942-1944 par Jacques Vallée, Office national du film du Canada
Mieux comprendre la Grande Guerre grâce à Anciens Combattants Canada

Pionniers canadiens installant des matelas de tranchée dans la boue. Photo : William Rider-Rider/Canada. Ministère de la défense nationale/Bibliothèque et Archives Canada/PA-002156
Pour le 100e anniversaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale, nous vous proposons de parcourir un dossier de ressources en ligne produites par Anciens Combattants Canada. Le dossier propose des ressources variées dont entre autres une ligne du temps, des historiques des batailles, des journaux, des lettres, des vidéos, des galeries de photos, des descriptions des médailles militaires ainsi que des plans de leçons.
Parcourir le dossier de ressources préparées par Anciens Combattants Canada
Pleins feux sur l'histoire: 70 ans après sa mort, La Bolduc toujours vivante

Steve Normandin, auteur-compositeur-interprète et amoureux de la musique traditionnelle québécoise (Photo Jacques Leduc)
Le 20 février 2011, on soulignait le 70e anniversaire du décès de Mary Travers alias La Bolduc. Afin de souligner l’apport de cette grande dame à la chanson traditionnelle québécoise, Histoire Canada a rencontré l’auteur-compositeur-interprète et comédien Steve Normandin.
Virtuose de l’accordéon, artiste accompli et polyvalent, Steve Normandin a participé à des spectacles exceptionnels mettant en vedette des piliers de la chanson québécoise tels Raymond Lévesque, Clémence DesRochers et Marie-Michèle Desrosiers. Il entretient depuis toujours unepassion pour l’histoire particulière et l’œuvre de madame Bolduc. Il a gentiment accepté de répondre à nos questions.
Cliquez sur l’icône pour écouter l’intégralité de l’entrevue accordée
par Steve Normandin à Histoire Canada (durée 24 minutes, 10 secondes).
Site web officiel de Steve Normandin
Pour en savoir plus :
Enregistrements sonores
La collection numériqueque l’on trouve sur lesite web de Bibliothèque et Archives nationales du Québec propose une variété d’enregistrements sonores. Vous y trouverez quelques chansons de madame Bolduc. Voici quelques pièces sélectionnées pour vous par Histoire Canada.
Film documentaire
* Swing la baquaise Office national du film du Canada
Par Jean-Pierre Masse, 1968, 27 minutes 20 secondes
Dans ce documentaire, la vie personnelle et professionnelle de La Bolduc est racontée par Simone et Nana de Varennes qui ont bien connu la chanteuse dans les années 1930 au moment de son succès triomphal.
Film d’animation
* La Bastringue Madame Bolduc
Office national du film du Canada
Par George Geertsen, 1992, 4 minutes 13 secondes
Court métrage d’animation de George Geersten produit par l’Office national du film et portant sur une chanson populaire de Mary Travers, dite « La Bolduc ».
La Bastringue Madame Bolduc par George Geertsen, Office national du film du Canada
Télévision — Concert
Grand spectacle hommage à la Bolduc créé par Espace musique, en collaboration avec le Festival Montréal en lumière.
Le 20 février, jour du décès de la Bolduc, se tenait à l’Astral de Montréal un spectacle intitulé Au tour de la Bolduc qui réunissait 11 interprètes venus rendre hommage à la grande dame de la chanson traditionnelle québécoise. Voyez Guillaume Arsenault, Betty Bonifassi, Daniel Boucher, Élage Diouf, Kathleen Fortin, Martin Léon, Catherine Major, Frannie et Fab de Random Recipe, Damien Robitaille et Mara Tremblay dansun spectacle mis en scène par Brigitte Poupart.
Visionnez le concert sur le site web de Radio-Canada
Partitions musicales
Livres
Christine Dufour, Mary Travers Bolduc: la turluteuse du peuple, Montréal, Éditions XYZ, 2001. 190 pages.
La Bolduc, Soixante-douze chansons populaires, Montréal, VLB Éditeur, 1992. 218 pages.
Lina Remon, Madame Bolduc: paroles et musiques, Montréal, Les Éditions Guérin, 1993. 244 pages.
David Lonergan, La Bolduc: la vie de Mary Travers, Montréal, Éditions Triptyque, 1994. 215 pages.
Musée
Site Mary Travers dite : La Bolduc
342, route 132,
Newport, Québec, Canada
G0C 2A0
418 777-2401
LaBolduc.qc.ca
Pleins feux sur l'histoire : Jehane Benoît, pionnière de l’art culinaire québécois et canadien

L’animatrice de télévision Camélia Desrosiers revisite chaque semaine des recettes de la grande dame de la cuisine dans le cadre de son émission Jehane et moi.
Jehane Benoît naquit à Westmount, en 1904, dans un milieu relativement aisé. Madame Benoît était une femme émancipée avant l’heure. En effet, à une époque où les femmes vivaient une vie rangée à la maison à prendre soin de la famille, elle choisit de quitter le Canada pour la France afin d’étudier dans un premier temps à la très sélecte et réputée école Le Cordon bleu avant de poursuivre des études de chimie alimentaire à la Sorbonne.
De retour au Québec, elle mit en place à Montréal une école de cuisine qui attira des milliers d’étudiants. Elle ouvrit aussi The Salad Bar, l’un des premiers restaurants canadiens à offrir de la cuisine végétarienne et le restaurant La Vieille Marmite à l'Île Sainte-Hélène.
Au cours des années 1950, elle entreprit l’écriture de ses premiers livres de recettes. Publiés à la fois dans les langues de Molière et de Shakespeare, ils connaîtront un succès instantané. Parmi les plus populaires, notons le succès de l’Encyclopédie de la cuisine canadienne qui fut vendue à plus d’un million et demi d’exemplaires. De nombreuses entreprises (Dow, Steinberg, Panasonic, etc.) lui commandèrent par la suite des livres. Au milieu des années 1970, elle fut qualifiée de pionnière lorsqu’elle publia un livre portant sur la cuisine au four à micro-ondes. Une encyclopédie en sept volumes consacrés à ce type de cuisine fut publiée subséquemment au milieu des années 1980. Au total, elle publia une trentaine de livres de recettes au cours de sa vie.
Madame Benoît laissa sa marque en participant à plusieurs émissions de radio et de télévision. En 1973, elle fut nommée Officier
de l’Ordre du Canada. Jehane Benoît est décédée le 24 novembre 1987.
Pour en savoir plus à propos de l’héritage culinaire laissé par madame Benoît, nous nous sommes entretenus avec Camélia Desrosiers. En plus de publier un blogue portant sur la cuisine, madame Desrosiers revisite chaque semaine les recettes de Jehane Benoît dans le cadre de l’émission Jehane et moi présentée sur la chaîne de télévision Zeste.
Découvrez l’entrevue accordée par Camélia Desrosiers à Histoire Canada (durée 9 minutes, 2 secondes).
La cuisine de Jehane Benoît en images:
Salade de Jehane Benoît, Émission Bonjour Madame, Archives de Radio-Canada, 5 juin 1959, (6 minutes 51 secondes)
Jehane et moi, EXTRAIT, Simple et délicieux! from Zeste on Vimeo.
Niveau apprenti
Temps de préparation - 5 minutes
Temps de cuisson - 20 minutes
4 portions
Ingrédients:
- 2 carrés d’agneau de 6 à 8 côtes chacun
- 60 ml (1/4 de tasse) de beurre
- 2 gousses d’ail émincées
- 2 ml (1 c. à thé) de basilic ou de romarin
- Sel et poivre au goût
Préparation:
Préchauffer le four à 400 °F (200 °C). Mélanger l'ail et le basilic (ou le romarin) au beurre et en badigeonner le dessus du carré d'agneau. Saler et poivrer. Déposer le carré d'agneau dans une lèchefrite.
Rôtir au four en comptant 10 min de cuisson par 500 g (1 lb) de viande. Arroser le carré toutes les 15 min avec le jus de cuisson accumulé dans la lèchefrite. Servir très chaud.
L'actualité de Camélia Desrosiers:
Émission Jehane et moi sur la chaîne de télévision Zeste
Le blogue culinaire La Popoteuse
Pleins feux sur l'histoire: Le mouvement antiesclavagiste au Canada

La bonne « femme de couleur » qui vivait près de nous, à Lundy's Lane, et qui a soigné chez elle un Noir malade qu'on avait expulsé parce qu'il ne pouvait payer son logement.1838/1839. Bibliothèque et Archives Canada, no d'acc 1950-29-64.
Pour souligner le mois de l’histoire des Noirs, nous vous proposons la visite d’une exposition virtuelle sur le mouvement antiesclavagiste au Canada préparée par Bibliothèque et Archives Canada à l’occasion du150eanniversaire de la fondation de la Société antiesclavagiste du Canada. Conçue en 2001, l’exposition regroupe des documents écrits et iconographiques tirés des archives de la Société.
Visiter l’exposition
Pleins feux sur l'histoire: Les filles du Roi

L'Arrivée des filles du Roi - Bibliothèque et archives Canada / C920126
Chaque printemps, les hommes de la Nouvelle-France tendaient l’oreille vers le fleuve Saint Laurent pour entendre le craquement des glaces qui annonçait l’arrivée des navires en provenance de France chargés de nourriture, d’outils, de marchandises variées, de bétail et, dans le cas d’au moins un navire par année, de jeunes filles fraîches et bonnes à marier.
Les soldats, marchands, cultivateurs et coureurs des bois se rassemblaient alors sur les quais pour voir arriver les femmes, encore un peu fatiguées de leur longue traversée. Cependant, ce n’était pas encore le moment de faire connaissance. Les futures jeunes mariées, certaines âgées de seulement douze ans, étaient rapidement entraînées vers leurs quartiers par des soeurs, qui se chargeaient de faire le tri des époux potentiels.
Les filles du Roi étaient en fait une idée de Louis XIV afin de peupler rapidement les nouvelles colonies françaises du Nouveau Monde. Souvent, de jeunes orphelines sans grand avenir, mais parfois aussi des femmes de la noblesse, étaient attirées par la promesse d’une traversée gratuite, d’une petite dot et la chance d’épouser un homme propriétaire d’une terre. Comme les hommes en Nouvelle-France étaient plus nombreux que les femmes, dans une proportion de sept contre une, ils pouvaient ainsi espérer se marier rapidement. Disons que le romantisme n’était pas vraiment au rendez-vous.
Cependant, de nombreux hommes des colonies manifestaient peu d’intérêt. Les négociants de fourrures, des hommes libres qui avaient souvent servi dans l’armée, n’avaient aucun désir de se marier. Cette situation alarma l’ambitieux administrateur de la colonie, Jean Talon, dont le travail était de favoriser la prospérité et le développement de la colonie française. Il jeta son dévolu sur les célibataires, et imposa de nouvelles règles en 1668 interdisant à tout homme de chasser et de faire le négoce s’il n’était toujours pas marié quinze jours après l’arrivée de la prochaine « cargaison » de femmes.
Même les tribunaux poussaient les célibataires vers le mariage. Dans son ouvrage intitulé Sketches of Canadian Life Under the French Regime, l’historien Joseph Kage décrit le sort du jeune François Lenois, qui plaida coupable devant les tribunaux pour avoir fait un négoce illégal avec les Amérindiens : « La sentence du juge fut certainement étonnante. François devait promettre de se marier dès qu’un prochain groupe de jeunes femmes arriverait au Canada. S’il manquait à sa promesse, il aurait à payer une amende de 150 livres.»
Les hommes à la recherche d’épouses devaient se rapporter aux sœurs et leur faire une description détaillée de leur vie. Si le prétendant était jugé acceptable, on lui présentait plusieurs femmes et il pouvait en choisir une. Les femmes n’étaient pas obligées d’accepter la proposition de mariage, et même si elles l’acceptaient, elles avaient quelques semaines pour changer d’idée, ce qui arrivait fréquemment.
Aux débuts de la colonie, la plupart des femmes se révélèrent des épouses acceptables, mais au fil du temps, le bassin de jeunes femmes convenables se tarit. Un groupe arrivé en 1669 comptait dans ses rangs des « spécimens fort rustres et difficiles à vivre », affirme le chercheur en histoire Jack Verney dans The Good Regiment. Marie de l’Incarnation, sœur supérieure du couvent des Ursulines à Québec, commença à ne demander « que des jeunes filles de la campagne, capables de travailler comme les hommes. L’expérience nous révèle que celles qui ne proviennent pas de ce milieu ne conviennent pas à la vie qui les attend ici ». Certaines femmes au passé douteux, comme les prostituées ou les femmes ayant commis d’autres crimes, étaient renvoyées en France.
La majorité des filles du Roi se marièrent et eurent de nombreux enfants, grâce aux encouragements de l’État qui versait aux familles de dix enfants et plus des pensions plus généreuses. « Les enfants qui survivent sont solides, observe Marie de l’Incarnation. Un pauvre homme peut avoir huit enfants ou plus, qui se promènent l’hiver tête et pieds nus, avec un simple petit manteau sur le dos; malgré qu’ils ne vivent que de pain et d’anguilles, ils sont gras et bien portants. »
L’héritage de ces familles robustes survit encore aujourd’hui, et de nombreux Québécois peuvent retrouver leurs ancêtres en remontant jusqu’à ces filles du Roi.
— Nelle Oosterom
Pleins feux sur l'histoire : Louis Riel

Portrait de Louis Riel - Credit: Bibliothèque et Archives Canada / PA-139073
En 2008, le gouvernement provincial manitobain a demandé aux écoles manitobaines de choisir un nom pour le nouveau jour férié du Manitoba. 114 écoles ont répondu à l'appel. Les suggestions reçues se rapportaient à la citoyenneté, à l’histoire, à la culture, aux arts, aux sports ou aux personnages importants de notre histoire. La journée Louis Riel est née de cette initiative.
Dans l'édition de février/mars du magazine Canada's History, un article est consacré au chef métis. Louis Riel fut un acteur important dans la création du Manitoba comme cinquième province du Canada. En complément à cet article, Histoire Canada s’est entretenue avec Philippe Mailhot, directeur du musée de Saint-Boniface au Manitoba. Monsieur Mailhot a bien voulu nous raconter l’histoire, parfois controversée, du chef métis tout en soulignant l’héritage qu’il a laissé aux Manitobains, mais aussi aux Canadiens.
Écoutez l’intégralité de l’entrevue accordée par Philippe Mailhot à Histoire Canada (durée 14 minutes, 30 secondes).
-Entrevue de Philippe Mailhot-
Pour en savoir plus sur Louis Riel : Dictionnaire biographique du Canada en ligne
Pleins feux sur l'histoire: Marie-Josèphe Angélique

Le feu dans la ville : Marie-Josèphe Angélique et l’histoire de la paysagiste urbaine | NiCHE
En décembre 2011, la Ville de Montréal annonçait qu’un petit parc à proximité du métro Champ-de-Mars porterait le nom de Marie-Josèphe Angélique. Cette jeune esclave noire, au parcours non singulier, fut accusée et exécutée pour avoir incendié plusieurs immeubles de Montréal en 1734.
Qui était Marie-Josèphe Angélique? Était-elle réellement coupable du crime pour lequel elle fut jugée? Pour souligner le Mois de l’histoire des Noirs, nous vous proposons quelques ressourcesvous permettant deplonger au cœur de l’histoire d’Angélique, une histoire criminelle des plus captivantes.
RADIO
Radio-Canada, 7 novembre 2007
Inspiré par des ouvrages de Marcel Trudel et Denyse Beaugrand-Champagne, Serge Bouchard nous propose un conte historique relatant l’histoire de Marie-Josèphe Angélique lors de son émission De remarquables oubliés à la radio de Radio-Canada. En deuxième heure, l’historien, conférencier, auteur et spécialiste de l’histoire du peuple noir, Paul Fehmiu Brown est invité à commenter cette histoire et à répondre aux questions des auditeurs.
Première partie – 55 minutes
Deuxième partie – 58 minutes
SITE WEB
Les grands mystères de l’histoire canadienne
La torture et la vérité : Angélique et l’incendie de Montréal
Le projet de site Web Les grands mystères de l’histoire canadienne a vu le jour en 1997. En 2003, La torture et la vérité : Angélique et l’incendie de Montréal fut créé grâce au travail de chercheurs de l’Université de Victoria, de l’Université de Sherbrooke et de l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario de l’Université de Toronto.
Ce site Web nous présente le Montréal du XVIIIe siècle. Angélique nous est présentée et on recrée son procès. À partir de documents d’archives, le visiteur du site pourra reconstituer la journée et la soirée de l’incendie afin de jeter un regard objectif sur les faits qui sont survenus.
Dictionnaire biographique du Canada
Vachon, André. « Marie-Josephe-Angélique ». Dictionnaire biographique du Canada. Les Presses de l’Université Laval, 1969, vol. 2, page 477.
DOCUMENTAIRES
Documentaire, 52 minutes, 2010
Réalisation: Tetchena Bellange
Scénario : Bianca Bellange, Tetchena Bellange
Avec : Tetchena Bellange, Franck Sylvestre, Sonia Gadbois, Guillaume Cyr, Daniel Desputeau, Sounia Balha, Nicolas Germain-Marchand
Bande-annonce :
Angélique (Version anglaise)
Documentaire, 23 minutes, 1999
Réalisation: Michaél Jarvis
Scénario: Peter Farbridge
Avec: Marlyne Afflack, Gillian Ferrabee, Robin Wilcock, Yves Dupiton, Blair Thomas, Tara Nicademo
Première partie
Deuxième partie
Troisième partie
Documentaire, 60 minutes, 2005
Réalisation : Marquise Lepage
Scénario : Nancy Marcotte, Marquise Lepage
Avec : Marcel Trudel, Denyse Beaugrand-Champagne, Roland Viau, Brett Rushforth, Dorothy Williams et Colin M. Coates
Acheter la vidéo
SUGGESTIONS LECTURE
Marcel Trudel. Deux siècles d’esclavage au Québec. Montréal, Bibliothèque québécoise, 2009.
Denyse Beaugrand-Champagne. Le Procès de Marie-Josèphe-Angélique. Montréal, Libre Expression, 2004. 296 pages
Micheline Bail. L’esclave. Montréal, Stanké, 2009.
Paul Fehmiu Brown. Marie-Josèphe-Angélique, Montréal, Québec, 21 juin 1734. Montréal, Les 5 continents, 1998. 122 pages.
Pleins feux sur l'histoire: On the Road de Jack Kerouac... ou de Jean-Louis Kerouac?

Auteur de Sur la route et icône de la Beat Generation, Jack Kerouac en 1956 (Photo Circa: par Tom Palumbo )
Il semble que les œuvres de Jack Kerouac aient la cote en ce moment à Hollywood. Une adaptation cinématographique de son roman culte On the road, avec les vedettes Viggo Mortensen, Kirsten Dunst et Kristen Stewart devrait être projetée sur grand écran cet l’automne. Une version de Big Sur, adaptée par le cinéaste Michael Polish et ayant comme vedette principale l’acteur Jean-Marc Barr, devrait elle aussi se retrouver à l’affiche bientôt dans un cinéma près de chez vous.
On the road est un livre phare de la contre-culture américaine. Encore aujourd’hui, son auteur Jack Kerouac est considéré comme une figure mythique et emblématique de la Beat Generation du siècle dernier. Bien des lecteurs ignorent cependant que leur héros « beatnik » avait de profondes racines francophones. Né aux États-Unis de parents canadiens-français, l’écrivain s’exprima jusqu’à l’âge de six ans uniquement en français. À l’âge adulte, Kerouac conserva son affection pour sa langue maternelle. Il avait d'ailleurs pour modèle les grands écrivains français Proust, Céline et Balzac.
« Je suis Canadien Français, mis au monde à New England. Quand
j'fâché j'sacre souvent en français. Quand j'rêve j'rêve souvent en français.
Quand je braille j'braille toujours en français. » - Jean-Louis Kerouac
En 2007, le journal Le Devoir fouilla les archives personnelles de Kerouac. Il en résulta des découvertes étonnantes. En effet, il appert que les premières pages de son On the road furent d’abord écrites en français. Parmi les autres trouvailles, deux manuscrits d’une cinquantaine de pages chacun attirèrent l’attention des journalistes. Écrits en joual, le premier s’intitule La nuit est ma femme et le second Sur le chemin (il ne s’agit pas d’une version française d'On the Road). Près de 200 pages de texte en français furent ainsi retrouvées lors de ce dépouillement.
Quarante ans après son décès, l’œuvre de Jack Kerouac demeure vivante et appréciée des lecteurs partout dans le monde. Cependant, l’œuvre du Ti-Jean Kerouac le francophone, celle écrite en joual, demeure marginale et inconnue.
Et s’il y avait un peu et même beaucoup de ce que nous sommes dans ce héros de la Beat Generation?
En terminant, nous vous proposons une rare entrevue accordée en français par Kerouac dans le cadre de l’émission Le Sel de la semaine diffusée à Radio-Canada en 1967.
Entrevue:
Sel de la semaine, Seguin rencontre Kerouac. 7 mars 1967
Les Archives de Radio-Canada. Société Radio-Canada. (23 minutes 07 secondes)
Docufiction:
Le Grand Jack, Office national du film du Canada
Par Herménégilde Chiasson, 1987, 54 minutes 37 secondes
Docufiction sur Jack Kerouac, un des membres les plus importants du mouvement de la Beat Generation. Sur la route , une de ses œuvres les plus connues a rendu l’écrivain et poète américain célèbre après sa mort en 1969. Ses textes ont grandement contribué à la révolution culturelle, sexuelle et sociale des années 1960. Archives, photos, entrevues et reconstitution d'époque, servent de trame au réalisateur pour décortiquer le mythe du héros.
Lecture:
Jack Kerouac, Sur la route: le rouleau original, Paris, Éditions Gallimard, 2010, 512 pages.
Résumé:
Sur la route a été composé en trois semaines, en 1951, sur un long rouleau de papier télétype, sans ponctuation. Le roman décrit la route avec Dean, mais aussi le jazz, l'alcool, les filles, la drogue, la liberté. Refusé par les éditeurs, le manuscrit est retravaillé par son auteur et publié plusieurs années après. En complément, des explications sur la genèse du texte.
Articles:
Gabriel Anctil, Le Devoir, Les 50 ans d'On the Road - Kerouac voulait écrire en français, 5 septembre 2007.
Gabriel Anctil, Le Devoir, Sur le chemin : Découverte d'un deuxième roman en français de Jack Kerouac, 4 septembre 2008.
Gabriel Anctil, Le Devoir, Kerouac, le français et le Québec, 8 septembre 2008.
Quelques suggestions bouquins pour tout savoir à propos de Montréal
Cliquez ici pour voir une galerie de photographies du Vieux-Montréal.
Vous souhaitez visiter Montréal prochainement? Vous aimeriez mieux connaître l'histoire de la ville et être accompagné pour planifier un itinéraire? Vous êtes tous simplement curieux ou encore amoureux de la ville? Peu importe, nous vous proposons quelques suggestions de livres à consuter afin d'avoir une meilleures connaissance de la métropole québécoise. Bon retour en arrière dans le temps!
Bonne lecture!
Ouvrages généraux
LINTEAU, Paul-André. Histoire de Montréal depuis la Conféderation. Montréal, Boréal, 2000. 628 p.
Pour comprendre les défis qui se posent aujourd'hui à Montréal, il est très révélateur de se pencher sur les événements qui ont marqué son dernier siècle d'histoire, car on y voit à l'œuvre les tendances de fond qui ont marqué son évolution: son rôle de carrefour d'échanges; ses fonctions métropolitaines; son industrie d'une étonnante diversité; sa dynamique ethnique marquée par le poids de la minorité anglophone, par la volonté de reconquête de la majorité francophone et par l'intégration de vagues migratoires de plus en plus nombreuses; ses disparités sociales et leurs effets sur la vie quotidienne.
LINTEAU, Paul-André. Brève histoire de Montréal. Montréal, Boréal, 2007. 192 p.
Paul-André Linteau trace ici une passionnante histoire de Montréal depuis la préhistoire jusqu’au début du XXIe siècle. Il fait ressortir les grandes tendances — socioéconomiques, politiques et culturelles — de l’histoire de la ville et met en lumière les influences françaises, britanniques puis américaines qui ont orienté son développement. Il raconte les origines de la diversité ethnique et culturelle de Montréal et montre comment, de petite colonie missionnaire, la ville est devenue une grande métropole et le principal foyer culturel du Québec et des francophones d’Amérique.
LAUZON, Gilles et Madeleine FORGET, dir. L’histoire du Vieux-Montréal à travers son patrimoine. Québec, Les Publications du Québec, 2004. 292 p.
Ce livre est accessible à tous les amateurs d'histoire et de patrimoine. Il passionnera ceux qui connaissent déjà le quartier historique, qui le verront sous un jour nouveau, tout autant que ceux qui y viennent pour la première fois. Des plans vous permettront de vous guider et d'aller voir sur place tout ce qui fait la richesse historique du quartier. L'histoire du Vieux-Montréal à travers son patrimoine recèle autant de plans qu'il y a d'époques à retracer, ce qui vous laisse la possibilité d'établir votre propre circuit du Vieux-Montréal.
DESJARDINS, Pauline. Le Vieux-Port de Montréal. Montréal, Les Éditions de l’Homme., 2007. 224 p.
Chaque année, le Vieux-Port de Montréal accueille des millions de personnes désireuses de profiter du fleuve et des nombreuses activités qui y sont proposées. Mais connaissons-nous vraiment ce site exceptionnel? L’auteur nous invite à découvrir l’évolution incessante de ce havre séculaire. Sous sa plume accessible et au fil d’images nombreuses et souvent inédites, les anciennes infrastructures portuaires se remettent à fonctionner, les acteurs de la «petite histoire» ressuscitent, les bateaux d’autrefois et d’aujourd’hui se croisent, et l’on s’aperçoit que l’animation actuelle s’enracine dans un riche patrimoine. Voici donc un ouvrage indispensable pour ceux et celles qui aiment découvrir les dimensions insoupçonnées d’un paysage. Bienvenue à bord d’un Vieux-Port… à explorer!
LINTEAU, Paul-André. La Rue Sainte-Catherine. Montréal, Les Éditions de l’Homme, 2010. 237 p.
Célèbre pour son flot ininterrompu d'activités, la rue Sainte-Catherine est un pilier de l'histoire de la ville de Montréal. Dans cet ouvrage, découvrez comment elle s'est transformée au cours des années, en parcourant son histoire, de sa naissance jusqu'à nos jours. Appuyé par de nombreuses illustrations en couleurs et par des photographies tirées d'archives, l'auteur nous montre l'impact de cette grande artère sur le développement économique, social et urbain de Montréal. Il nous fait revivre les étapes de son évolution qui ont forgé son caractère et son unicité.
ANCTIL, Pierre. Saint-Laurent : La Main de Montréal. Sillery, Éditions du Septentrion, 2002. 109 p.
Grande voie de communication traversant du nord au sud le coeur géographique de Montréal, le boulevard Saint-Laurent témoigne de plus de trois siècles d'histoire dans la ville. En une cascade de transformations et de renversements spectaculaires, l'artère a incarné successivement toutes les facettes de la montréalité, du rural à l'urbain, des formes primitives d'industrialisation au multimédia. Porte d'entrée de l'immigration, fenêtre ouverte sur le monde, refuge de toutes les marginalités, la Main a aussi été le creuset où ont été incarnés pour la première fois au Québec la rencontre des cultures et le métissage des identités.
Ouvrages portant sur l’histoire de l’architecture à Montréal
RÉMILLARD, François et Brian MERRET. L’architecture de Montréal: Guide des styles et des bâtiments. Saint-Adèle, Éditions Café Crème, 2007. 240 p.
Montréal est un riche carrefour de styles architecturaux d'esprits québécois, américain, britannique et français. Chacun d'entre eux possède son vocabulaire, son idéal de beauté et sa signification. Cet ouvrage est destiné autant à faire connaître l'architecture aux Montréalais qu'à faire connaître Montréal aux touristes par ses quelque 200 bâtiments illustrés servant à expliquer 30 styles architecturaux étalés sur 365 ans d'histoire. On y raconte l'aventure riche et unique de son évolution à travers les siècles.
DUNTON, Nancy et Helen MALKIN. Guide de l’architecture contemporaine de Montréal. Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, 2008. 191 p.
Ce guide offre un regard neuf sur l’architecture contemporaine de Montréal : soixante-quinze projets novateurs, bien conçus, qui ont transformé le paysage urbain. La résurgence architecturale qu’a connue Montréal au cours des vingt-cinq dernières années a engendré un patrimoine bâti qui comprend aussi bien des établissements culturels d’envergure que des maisons inscrites dans la trame urbaine. Ce guide décrit une sélection de ces bâtiments et espaces publics au moyen de courts textes, de photos et de dessins. Regroupés par quartier, les projets sont clairement identifiés sur des plans pour permettre au promeneur d’organiser lui-même sa visite.
BENOÎT, Michèle et Roger GRATTON. Pignon sur rue: les quartiers de Montréal. Agence de distribution Guérin, 1991. 395 p.
Pignon sur rue est une série de treize monographies sur l’histoire du développement et de l’architecture des quartiers de Montréal, il fera connaître aux Montréalais le contexte et la manière dont fut bâtie cette ville, pour mieux les inciter à poursuivre dans l’harmonie l’œuvre de leurs ancêtres.
MICHAUD, Josette. Les oeuvres du temps : le Vieux-Montréal. Montréal, Ministère des Affaires Culturelles / Ville de Montréal / Guérin, 1991. viii, 101 p. (certaines pliées). illus., plans.
Les textes tracent à grands traits le contexte socio-économique dans lequel sont apparus les bâtiments et en livrent une brève description. Les croquis vous amèneront à vous familiariser avec le détail des constructions réalisées par des Montréalais d'une autre époque. Les perspectives axonométriques vous aideront à comprendre la mesure, et parfois même la démesure de ces constructions. L’ouvrage donne rendez-vous avec l'histoire, l'architecture et la richesse culturelle du quartier le plus ancien de Montréal.
Ouvrages regroupant des photographies anciennes
PAQUETTE, Marcel. Montréal : Une île des villes. Québec, Les Éditions Gid, 2009. 205 p.
Montréal, une île des villes présente en 200 photos d'archives privées et publiques, une vision rétrospective de l'histoire des municipalités qui ont permis le développement de l'île de Montréal, prise globalement et non pas en fonction de la seule ville de Montréal.
LESSARD, Michel. Montréal métropole du Québec: Images oubliées de la vie quotidienne, 1852-1910. Montréal, Éditions de l’Homme, 1992.
Les deux cent soixante-quinze photographies de cet ouvrage émeuvent par leur composition, par la finesse des observations, et montrent les Montréalais dans la simplicité de leurs activités quotidiennes.
HUSTAK, Alan et Johanne NORCHET. Montréal : Then and Now / d’hier et d’aujourd’hui. San Diego, Thunder Bay Press, 2006. 143 p.
Considérée comme la plus « européenne » des villes en Amérique du Nord , Montréal est reconnue pour sa culture, sa population « branchée », et l’histoire étonnante de son architecture. Voici un aller-retour captivant entre le passé et le présent de Montréal. Un voyage vers le passé agréable grâce aux éléments historiques présentés par Alan Hustak, journaliste à The Gazette.
DEMCHINSKY, Bryan. L’histoire en images d’une ville en mouvement : Montréal, d’hier à aujourd’hui. Outremont, Les Éditions Trécarré, 2001. 155 p.
Comme toutes les grandes villes, Montréal est en constante évolution et au fil des siècles, photographes et artistes en ont immortalisé les changements. Cette nouvelle édition du livre Montréal hier et aujourd’hui, du journaliste de la Gazette Bryan Demchinsky, offre une impressionnante sélection de photos et de dessins d’époque. Jumelés à une photo récente prise sous le même angle, ils témoignent du contraste entre Montréal d’hier et celui d’aujourd’hui. Des scènes croquées un peu partout sur l’île montrent Montréal comme elle est et comme elle était. Chaque photo a son histoire à raconter.
MACIEJEWSKY, Andrzej. D’après Notman : regard sur Montréal un siècle plus tard. Richmond Hill, Firefly, 2003. 143 p.
Guide de voyage
LAPERRIÈRE, Hélène. Promenades montréalaises. Montréal, Fides, 2003. 379 p.
Mêlant informations culturelles et pratiques, de courts chapitres présentent et détaillent les nombreux visages des 27 nouveaux arrondissements montréalais. Conviés à des promenades inédites, les visiteurs comme les Montréalais amoureux de leur ville découvriront, par le biais de descriptions, de cartes et de photographies en couleurs, des patrimoines architecturaux variés, de multiples lieux culturels et une vie quotidienne plurielle. Pour aller au-delà des sentiers battus, pour profiter d’une vision d’ensemble de l’île de Montréal, voici un guide original qui est tout à la fois un livre qui prépare au voyage, un compagnon de promenades et un ouvrage de référence.
S’inventer un « voisin sympathique »

La brochure de 48 pages en couleurs s’adressant directement au marché américain. Le titre Canada, your friendly neighbor invites you (en prenant soin d’écrire neighbour à l’américaine).
Par Philip Goldring; traduction par Marie-Catherine Gagné
L’orignal et les gendarmes de la GRC n’ont pas suffi à attirer les touristes durant la grande dépression. De toute évidence, le temps était venu de refaire l’image du Canada.
La grande dépression a été une période inquiétante pour l’industrie touristique au Canada. De 1929 à 1933, les revenus issus du tourisme ont chuté de plus de moitié, et même les visites dans les parcs nationaux vedettes ont stagné. Dès 1934, c’est une industrie déjà en transformation — la possession d’une voiture ayant ébranlé les vieilles habitudes qui reposaient sur les voyages en train et en bateau à vapeur, et sur les séjours dans les hôtels de villégiature — qui se retrouvait en situation de crise.
Inquiets, les Canadiens ont demandé la tenue d’une enquête publique, qui a été confiée au Sénat en 1934. Comme prévu, le Comité spécial sur le tourisme a recommandé des mesures incitatives — un programme d’urgence prévoyant des dépenses publiques dans les parcs, les autoroutes et la publicité. Selon le rapport du comité, le programme devait respecter « l’application juste et raisonnable des règlements ainsi que le bien-être et la dignité de l’ensemble du pays ».
Que la dignité soit en jeu ou non, on avait besoin de sang neuf et d’idées nouvelles pour refaire l’image du Canada et le présenter comme un « voisin sympathique ». Le gouvernement s’est rapidement tourné vers le chef du service du tourisme du Nouveau-Brunswick, Leo Dolan : un homme brillant, affable qui était à l’aise dans tous les groupes d’intérêt concernés.
Après le changement de gouvernement en 1935, Dolan s’est trouvé sous les ordres d’un fonctionnaire aussi dynamique que lui : C.D. Howe, le ministre des Chemins de fer et des Canaux de navigation, natif des États Unis.
Leo Dolan a consacré les trente années suivantes à faire la promotion du Canada, d’abord comme directeur du bureau du tourisme, puis comme consul général à Los Angeles. En 1935, il a rencontré le gourou torontois de la publicité, Jack MacLaren, pour réfléchir à de nouvelles façons de vendre le Canada. Les documents officiels encore accessibles font foi de l’enthousiasme qui régnait et de la bonne entente au sein de l’équipe Dolan-MacLaren, mais certaines notes occasionnelles un peu crispées ont aussi rappelé qu’il s’agissait d’une initiative gouvernementale, après tout.

History Right Next Door (Histoire d’à côté) le premier d'une série de vingt courts articles contenus dans la brochure.
Cette fructueuse collaboration a donné naissance à une brochure de 48 pages en couleurs s’adressant directement au marché américain. Le titre Canada, your friendly neighbor invites you (en prenant soin d’écrire neighbour à l’américaine), s’inspirait d’une description que le président américain Franklin D. Roosevelt avait déjà employée durant des négociations commerciales. L’expression friendly neighbor qui en a résulté était plus subtile que la célèbre campagne de marketing réunissant l’orignal et les gendarmes de la GRC.
La nouvelle image du Canada misait sur l’association des grands espaces sauvages (mais sécuritaires) aux villes historiques — une combinaison plutôt exotique, mais sans danger pour les voyages en famille. L’orignal et les gendarmes de la GRC ne sont pas les vedettes de la série d’impressions que proposent les images de la brochure : les forts et les édifices publics sont solides et imposants, les ours sont aussi courants que les automobiles, le poisson abonde et seuls les hommes portent des maillots de bain deux pièces.
Des fonctionnaires ont rédigé le texte de la brochure et l’équipe de Jack MacLaren s’est chargée de lui donner une présentation attrayante et originalement illustrée. La brochure ciblait essentiellement le professionnel américain fortuné, qui était invité, à la page 3, à redonner du piquant à sa vie en « mettant la clé dans la porte du bureau pendant quelques semaines » pour aller visiter le Canada en famille. Le conseil formulé à cet Américain fictif était clair : « L’hiver prochain, vous serez heureux d’avoir dit : Au revoir bureau, je monte vers le Nord. »
L’équipe de MacLaren a rédigé cette invitation alléchante, mais elle n’a pas réussi à la faire imprimer en utilisant une écriture féminine et à signer « Janey Canuck » au bas. C’était trop « populaire » selon Dolan, qui « détestait » le stéréotype de Jack Canuck et croyait qu’il était insultant pour « une certaine partie de la population canadienne » (faisant probablement allusion aux Canadiens français). Le sous-ministre s’est rangé derrière Dolan, et Janey Canuck est sortie du scénario. La lettre a été publiée sans signature et sans destinataire. Les publicitaires qui ont suggéré de l’adresser « Cher Oncle Sam », « Chers cousins » ou « Cher voisin » ont aussi été déboutés. La lettre a été imprimée sur une page à côté d’une peinture intitulée L’Ordre de bon temps représentant le club social fondé par Champlain en Nouvelle-France, en 1606. Ainsi, la « dignité de l’ensemble du pays » était sauvée.
Cette approche plus sérieuse a également influencé le choix de l’article intitulé History Right Next Door (Histoire d’à côté) comme premier d'une série de vingt courts articles contenus dans la brochure. Le deuxième article présentait les parcs provinciaux et nationaux du Canada. D’autres histoires patrimoniales décrivaient les capitales du pays et les édifices parlementaires, le tout sur une double page. Dans le dernier article, Stories in Stone (Histoires de pierres) les employés des parcs nationaux vantaient les lieux historiques du pays, photos à l’appui. Ces photos montraient plusieurs attractions très appréciées de l’Est du pays, notamment Louisbourg et Grand Pré en Nouvelle Écosse, et la Basilique Sainte-Anne-de-Beaupré au Québec. L’article était accompagné d’un calendrier présentant soixante-quatre événements importants de l’histoire canadienne.

La brochure « Royal Babies of Callander » — les quintuplées Dionne.
Dans la brochure, on trouve également des articles sur le voyage en train, en voiture et en bateau à vapeur, deux courts textes sur les formalités douanières et onze articles sur les sports et les loisirs de plein air. Un des articles vedettes de la brochure était intitulé Royal Babies of Callander — les quintuplées Dionne — dont les sourires et les gazouillis pourraient attirer un demi-million de visiteurs par année à Quintland, au nord de Toronto, du moins c’est ce qu’espéraient les promoteurs.
Le chef-d’œuvre de tout ce projet était cependant le tableau couvrant toute la couverture de la brochure. Il représente un groupe de Canadiens exécutant des rôles et des tâches typiques de chaque région. Ils ignorent surtout les quelques jeunes couples américains s’adonnant à des activités de plein air dans cette scène de « Où est Charlie ». Jack Bush, qui avait 26 ans lorsqu’il a travaillé comme dessinateur publicitaire à l’agence de graphisme Bomac Engravers de Toronto, a réalisé la maquette. Bush est plus connu aujourd’hui pour son virage décisif vers l’expressionnisme abstrait durant les années 1950, mais la couverture de Canada, your friendly neighbor invites you a certainement été un de ses projets les plus stimulants durant la Crise.
« Même si la brochure pourrait être qualifiée « de mauvais goût » selon les critères actuels, elle a tout de même remporté un prix de graphisme dans le cadre de l’exposition annuelle de l’Académie royale des arts du Canada en 1938, écrit Michael Burtch dans un catalogue d’exposition de 1997, intitulé Hymn to the Sun.
Dans son tableau, Bush a imaginé un Canada avec de nombreux points d’intérêt, mais sans frontières. L’image ne comporte aucun véritable océan, et ne présente qu’une vague idée des éléments régionaux où ils devraient se trouver. Ainsi, le long du côté supérieur, un pilote de brousse et un traineau à chiens évoquent le Nord, et un pêcheur en manteau de pluie coiffé d’un suroît lance son filet pour attraper une plongeuse en maillot de bain rouge, à l’endroit où devrait se trouver le Nouveau-Brunswick. Par ailleurs, aux pieds des chutes Niagara, un prospecteur du Klondike cherche de l’or dans un ruisseau qui s’écoule jusqu’à Quintland. Dans l’ensemble, les images se bousculent dans une joyeuse antithèse de la géographie conventionnelle.

AUCUN PASSEPORT REQUIS !
Deux catégories de personnes habitent ce lieu imaginaire. Les Canadiens figurent pratiquement en nombre égal au travail et dans des activités récréatives. Mais ils ne participent à aucune activité industrielle – évasion typique dans ce style de promotion touristique qui navigue en eaux dangereuses en promettant des commodités modernes tout en cachant les aspects les plus grossiers de la vie moderne. Dans ce tableau idéalisé évoluent les véritables vedettes : les pêcheurs à la ligne, les chasseurs et les jeunes couples américains en vacances.
La brochure aborde de manière non menaçante le fait que le Canada est un pays étranger. On cherche à rassurer le lecteur en présentant une liste familière de jours fériés, en garantissant que la devise américaine est acceptée, et en donnant cette précision qui semble ironique de nos jours : « AUCUN PASSEPORT REQUIS ! Les formalités frontalières et le temps d’attente sont réduits au minimum pour les touristes visitant le Canada ».
Leo Dolan a fait imprimer 150 000 exemplaires à environ 33 cents chacun. La brochure a reçu les louanges de l’ensemble de l’industrie et des exemplaires ont été distribués par l’intermédiaire d’un réseau de contacts américains. D’autres ont été distribués dans les trains au Canada et dans d’autres hauts lieux touristiques. On n’a trouvé aucune mention d’une deuxième édition. Trois ans après la publication, la Deuxième Guerre mondiale a éclaté, perturbant le tourisme et marquant le début d’une nouvelle ère avec l’arrivée de façons novatrices de voir et de promouvoir le pays. Toutefois, à son époque, Canada, your friendly neighbor constituait un exemple éloquent de l’intention des Canadiens d’attirer les Américains, tout en étant le reflet égoïste de ce que nous imaginions être, ou aurions voulu être.
Souvenirs de la Première Guerre mondiale par l'ONF
Pour souligner le 100e anniversaire de la Grande Guerre de 1914-1918, nous vous proposons le visionnement d’une série de dix documentaires portant sur le conflit et qui fut produite par l’Office national du film en 2008.
1 - Entre les lignes - L'espoir et la foi
Cette capsule documentaire met en relief la foi qui a soutenu les soldats de la Première Guerre mondiale. Bien qu'il ne s'agissait pas d'une guerre de religion, les individus qui la vivent dans toute son horreur trouvent refuge dans la spiritualité, chacun à sa façon.
2 - Entre les lignes - La vie du soldat
Capsule documentaire relatant le parcours de deux combattants de la Grande Guerre. Enrôlé volontairement ou mobilisé par la patrie, le soldat est celui qui subit le plus durement la douleur physique et morale de la guerre dans les tranchées. Ce court film nous raconte l'histoire de deux d'entre eux.
3 - Entre les lignes - Le rôle de l'officier
Capsule documentaire donnant un aperçu des responsabilités des officiers et de la structure des forces canadiennes de la Première Guerre. On nous apprend notamment que les officiers devaient avoir un moral à toute épreuve et servir de modèles pour leurs troupes.
4 - Entre les lignes - Les infirmières au front
Capsule documentaire qui suit le parcours d'une infirmière pendant la Grande Guerre et nous montre le rôle capital que les 2504 infirmières canadiennes ont joué en Europe durant la Première Guerre mondiale.
5 - Entre les lignes - Les tranchées
Capsule documentant la vie du soldat dans les tranchées au cours de la Première Guerre mondiale, laquelle s'est vite transformée en guerre de positions. Les premières tranchées sont de simples trous isolés qui sont rapidement devenus de complexes réseaux.
6 - Champs d'honneur
Documentaire empreint de dignité où l'on visite les tombes de plus de 100 000 Canadiens morts au champ de bataille pendant les deux guerres mondiales. Ce film met en contraste les lieux des batailles et les cimetières paisibles où reposent les artisans d'une paix durement conquise. Filmé à Hong Kong, en France et en Sicile, ce documentaire montre la place que les nôtres ont gardé dans toutes les mémoires.
7 - Écrasement d'avion
Court métrage documentaire sur les aéronefs réalisé lors de la Première Guerre mondiale. La caméra suit la trajectoire : sur la piste au moment de leur envol; du haut des airs pendant qu’ils sont en formation et vue du cockpit, alors qu’un pilote est aux commandes de son appareil. Sans oublier les aviateurs canadiens , lesquels posent fièrement tandis qu'une équipe américaine attache des bombes à un appareil.
8 - La bataille d'Arras 3
Documentaire sur la bataille d'Arras. On y voit des tirs d'artillerie, des mouvements de troupe et plusieurs explosions sur le champ de bataille. Également des prisonniers allemands dans les tranchées ainsi que des bombes ennemies tombant sur la ville d'Arras.
9 - L'avancée des Canadiens près de Cambrai 2
Documentaire sur les détachements de cavalerie. On y voit les divers types de véhicules blindés circulant sur une route de campagne et transportant des vivres, des soldats et une lourde pièce de métal. On pénètre l'intérieur d'un bunker d’où un soldat tire sur un tank avec une mitrailleuse.
10 - Entre les lignes
Hommage aux combattants canadiens de la Première Guerre mondiale, ce film fait la chronique du conflit à travers les mots de six participants. Entre les lignes des correspondances intimes adressées à des proches, on devine l'innommable, toute cette horreur censurée par la guerre et la pudeur.Dans un montage habile, le film présente des extraits d'époque, des photos, des passages manuscrits de lettres et du journal de bord. Le talent de mise en scène de Claude Guilmain redonne à ces artefacts vieux de quatre-vingt-dix ans une dimension humaine et insuffle à ces images anonymes une vie et une intensité qui nous font vivre ce conflit de l’intérieur.Afin de répondre aux besoins du milieu de l'éducation, cinq capsules documentaires ont été tirées du film : Les infirmières au front, Le rôle de l'officier, La vie du soldat, L'espoir et la foi et Les tranchées. Ces documents apportent des informations supplémentaires sur chacun des sujets abordés.
Cliquez sur l'image pour lancer le diaporama
Votre évaluation
1 = poor, 5 = excellent
L'évaluation actuelle : 4 (1 Évaluations)