La quête du Nord
Fils d’un propriétaire terrien anglais, John Franklin a toujours eu le sens de l’aventure. En effet, engagé à 14 ans dans la marine britannique, il connut de grandes batailles navales. Après la guerre de 1812, la Grande Bretagne se retrouva avec une flotte navale importante, mais inutile. La guerre finie, les grands chercheurs d’aventures tels que Franklin n’avaient pas de quêtes à leur portée. Sauf qu’en 1817, après un été particulièrement chaud, on annonça que de grandes aires de mer près du Groenland étaient dégagées de glace. L’occasion était parfaite pour y envoyer toute cette flotte désœuvrée à la découverte du Nord, inconnu jusqu’à lors. Les Britanniques commencèrent à envoyer des dizaines d’explorateurs à la recherche du mythique passage du Nord-Ouest. Franklin prit part à la première de cette époque en 1818 en tant que commandant en second, en commanda deux autres en 1819-22 et 1825, puis trouva son destin dans l’expédition Franklin en 1845-47. Cette expédition, comme parmi tant d’autres auparavant, visait à cartographier le territoire découvert, recueillir des données scientifiques, étendre le territoire de l’Empire Britannique et bien évidemment découvrir le passage du Nord-Ouest. L’expédition partit le 19 mai 1845 de Greenhithe en Angleterre. Elle se composait de deux navires, le Erebus et le Terror, manœuvrés par 129 hommes. Ils étaient chargés de tonnes de vivres pour survivre environ 3 ans dans l’Arctique. Ils étaient aussi équipés d’instruments scientifiques à la pointe technologique de l’époque. Malgré cette préparation, l’expédition fut un terrible échec. Après un été de navigation dans la mer Arctique, l’équipage passa l’hiver sur l’île de Beechey. Au printemps, ils repartirent vers le sud en direction de l’île du Roi-Guillaume. Pris dans les glaces au large de l’île, ils durent abandonner leurs navires. Ils passèrent l’hiver 1846-1847 sur l’île, où Franklin trouve la mort dans de circonstances inconnues. Après une autre année entière sur l’île, les hommes survivants décidèrent d’essayer de gagner le continent. Ils se rendirent jusqu’à la côte nord du Canada. La plupart moururent en route et les derniers survivants décédèrent dans l’actuel Nunavut, à des centaines de kilomètres de la civilisation.